HISTOIRE DE LA PIERRE RHODONITE

À l’époque antique, la pierre rhodonite avait une double fonction. D’une part, c’était un symbole affectif. La rhodonite s’offrait en cadeau afin d’exprimer son sentiment d’amitié à l’autre. En outre, les Grecs et les Romains considéraient la rhodonite comme un objet protecteur. Lors de leurs voyages, ils la portaient en amulette afin de se protéger des éventuelles attaques de brigands. Par ailleurs, selon des ouvrages qui datent de la Renaissance, ce minéral était déjà considéré comme bénéfique par le passé. La pierre rhodonite était réputée pour apporter joie, intelligence et mémoire. Son utilisation permettait aussi de préserver son honneur.

En Russie, où elle était considérée comme une pierre fine, on note un engouement particulier pour la rhodonite. Les artisans avaient développé une technique de mosaïque qui consistait à plaquer des lamelles de cette pierre sur divers objets et bijoux. Particulièrement appréciée, la pierre rhodonite était utilisée comme un élément de décoration et d’art. Aujourd’hui encore, dans les musées russes et dans le palais de Saint-Pétersbourg, il est possible d’admirer des colonnes, des obélisques, des vases, des vasques, des statuettes et des coupes ornées de rhodonite.

Cette pierre semi-précieuse servait également de matériau de décoration pour des objets plus conséquents. Ainsi, le Tsar Alexandre II – empereur de 1855 à 1881 et père de seize enfants nés de différentes femmes – fit bâtir l’intégralité de la dalle du tombeau de son épouse, Maria Alexandrovna, en rhodonite. Afin de réaliser ce tombeau exceptionnel, on utilisa un seul et unique bloc de rhodonite d’un poids de quarante-neuf tonnes, et on passa seize années à finaliser le sarcophage, entièrement poli à la main. Il fallut attendre 1906 pour que le tombeau de sept tonnes regagne enfin la cathédrale de Saint-Pétersbourg.